27 juillet 2008

République de l'Inculture

El Hadj n'Diaye n'a pas pu obtenir de visa pour venir chanter en France, pour venir y exercer son métier malgré un contrat de travail en bonne et due forme. Comme Esperanzah en Belgique, le festival Convivència où il était invité met en avant la dimension humaine et les engagements de la musique du monde. El Hadj n’Diaye était ainsi convié à une rencontre témoignage sur "le paradoxe de l'eau".
De plus en plus d'artistes venant d'Afrique, d'Europe de l'Est, d'Amérique Latine, d'Asie voient leurs visas professionnels refusés par la France. Même le plus grand songwriter africain vivant n'échappe pas à la bêtise de la République de Sarkozie.
C’est donc aujourd’hui le Ministère de l’Intérieur qui décide si un artiste est culturellement correct pour se produire en France. Autant dire que cela laisse peu d’espoir pour un sénégalais chantant l’Afrique en wolof… Il est loin le temps où la République, Président en tête, arrachait aux geôles des dictatures les artistes engagés.
Le seul moyen désormais d’entrer légalement en France serait-il de se faire enlever par les FARC ? Et de parler français ? Et d’être catholique ? Et le sommet de la chanson engagée serait-il un Ave Maria de Carla Bruni à Lourdes en duo avec Ingrid Betancourt ?

Combattez la bêtise : écoutez Xel de El Hadj n’Diaye, une oeuvre à compter parmi les meilleures productions africaines de l’histoire du disque.