05 août 2007

Musique pour mes funérailles

Nouvelle édition augmentée
Un jour je partirai en grande vacance, je glisserai paisiblement dans l’infini sommeil, je redeviendrai poussière dispersée par les vents. Et pour épargner à mes proches le supplice d’entendre une vague musique de circonstance accompagner mon grand départ, j’ai décidé de tout prévoir moi-même.
Je serai donc le seul DJ officiel de mes funérailles.
Il faudrait des jours et des nuits pour faire entendre toutes les musiques que j’aime. Mais le temps des vivants est compté.
Alors, j’ai choisi, tranché, sélectionné...

En guise d’intro, Déjà deux siècles sur l’album Cheyenne Autumn de Jean-Louis Murat.
Dans ses jeunes années, Chet Baker chantait The Thrill Is Gone.
La plus belle mélodie que je connaisse, c’est Astrakan Café par le trio de Anouar Brahem.
Away ‘aul away est un chant de marins voguant vers le grand large. Oh oui ! Le grand large…
Et puis une île. Peut-on rêver mieux que de trouver enfin Peace of Iona des Waterboys ?
Ou de Se mettre aux anges avec Murat encore ?
Magie des doigts sur les cordes... Sur leur miraculeux album Talking Timbuktu, Ali Farka Toure et Ry Cooder prouvent que le blues est enfant d’Afrique ; le morceau s’appelle Ai Du.
Quel bonheur de s’en aller Over the Rainbow avec Bim Sherman !
Et y revoir les visages des Passantes chantées par Brassens.
Dans Le Regard d’Ulysse de Théo Angelopoulos, il y a cette scène envoûtante où une statue de Lénine en pièces détachées descend le Danube sur une musique d’Eleni Karaindrou intitulée The River.
Je passerai la main dans tes cheveux, sur ton visage, puis je passerai la main, c’est joli comme formule, c'est Art Mengo.
Paris, début du XXe siècle : Erik Satie composait la Gnossienne n°1.
Dans son magnifique album testament, Johnny Cash transcende The Mercy Seat de Nick Cave and the Bad Seeds.
Apothéose de la chanson française, la Supplique pour être enterré sur la plage de Sète de Georges Brassens.
Today is grey skies, tomorrow is tears, we’ll have to wait till yesterday is here. J’aurais tant aimé écrire ça... Tom Waits l’a fait.
L’au-delà est fille de la pensée chante en wolof l’immense El Hadj N’Diaye ; juste une guitare et une voix pour Assaaman, extrait de Xel, album d’une absolue perfection.
Qui se souvient de Bill Deraime chantant l’apocalypse en noir et blues dans Tout le monde a gagné ?
Ne plus jamais entendre Landsdowne Road chanter Ireland’s Call, voila qui va vraiment me manquer.
Si je devais n’en choisir qu’une… The Pan Within de Mike Scott and the Waterboys, qui m’accompagne depuis tant et tant d’années.
Enfin, comme il se doit, Madredeus et Ainda, dernières images de Wim Wenders, de Lisbonne et de tout le reste.

Voilà, je m’aperçois qu’il manque encore des tas de gens que j’aime, surtout des jazzmen, mais aussi Maria Callas, Leonard Cohen, l’une ou l’autre rebel song irlandaise, un vrai tango…
Allez, je continue d’y penser et je fais mon possible pour ne pas défuncter tout de suite.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

purée, ça va être un concert de 4 heures ton enterrement... Si tu peux négocier le coût des places et organiser un concours sur le net avant ton départ pour que les pauvres de tes amis puissent y venir quand même...
Sinon, pas questions de sandwiches mous à la sortie hein. Tu passes me prendre avant, on s'envoie un chinois et puis tu pars au concert de ta vie, tranquille quoi... puis si tu t'emmerdes, après y'a toujours des meubles ikea à démonter chez moi.
Bisous
S

06 août, 2007 23:34  
Anonymous Anonyme said...

S a raison. C'est le concert du millénaire !
Quoi qu'il en soit, arrange-toi pour pas defuncter trop vite et avertis-nous à suffisamment à temps pour qu'onpuisse se faire mettre en dispo !

A bientôt !

07 septembre, 2007 21:29  

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