08 avril 2007

J'aurais tant aimé...

J’aurais tant aimé écrire un texte comme celui-là. Pouvoir dire des choses aussi fortes avec des mots aussi simples. Mais bon, voilà… Quelqu’un d’autre l’a fait avant moi. Cela s’appelle 29 avril au 28 mai, et c’est triste et beau à pleurer, avec accompagnement au piano sur l’album Les piqûres d’araignée de Vincent Delerm.

Si elle devait dire
A priori elle dirait
Que l'affiche qui se déchire
Peinture flamande au Grand Palais
Comme ça de mémoire
Elle dirait qu'elle a toujours vu
Sur la porte au fond du couloir
Que ses yeux l'ont toujours connue

Même les soirs où cet homme
Qui vit maintenant a Bruxelles
Se penchait pour jouer avec elle
Même les soirs ou cette femme
Qui a voulu rester ici
Disait "nous avons la belle vie"

Si elle devait dire
A priori elle dirait
Que l'affiche qui se déchire
29 avril au 28 mai
Comme ça sans y penser
Elle dirait quelle était déjà
Vraisemblablement punaisée
Il y a quinze ans au même endroit

Même les soirs où cet homme
Qui s'endort ce soir à Bruxelles
S'approchait pour jouer avec elle
Même les soirs ou cette femme
Qui a voulu rester ici
Disait "Nous avons la belle vie"

Si elle devait dire
A priori elle dirait
Que l'amour finit par pâlir
Comme les affiches du Grand Palais.