14 novembre 2006

The Wild West (Part III)

Dernier volet de notre survol du genre. Choisir est bien cruel. Je laisse donc de côté quelques grands classiques trop marqués par la propagande d’une certaine Amérique d’après-guerre, tel Le train sifflera trois fois (High Noon, 1952) de Fred Zimmermann. J’oublie aussi à regret quelques chefs-d’œuvre de réalisateurs déjà cités : L’homme des hautes plaines (High Plains Drifter, Clint Eastwood, 1973), histoire d’un vengeur solitaire qui marque le renouveau du western aux USA ; plusieurs John Ford, comme La prisonnière du désert (The Searchers, 1956), modèle de perfection classique dans la maîtrise de l’image ; et L’Homme de l’Ouest (Man from the West, 1958) de Anthony Mann avec Gary Cooper. Enfin, d’autres grands réalisateurs de westerns de légende passent aussi à la trappe : Howard Hawks (Rio Bravo, 1958), ou Raoul Walsh qui de 1915 à 1964, a marqué chaque époque de son empreinte.

Je passe sur la lignée des westerns "écologiques", depuis le précurseur La rivière sans retour (River of No Return, 1954), seul western de Otto Preminger, le premier tourné en cinémascope, réunissant Robert Mitchum et Marilyn Monroe, jusqu’à Danse avec les loups (Dance with Wolves, 1990) de Kevin Costner en passant par le film culte de l’ère hippie : Jeremiah Johnson de Sidney Pollack avec Robert Redford (1972).

Et je m’arrête sur Dead Man, un conte philosophique tourné en noir et blanc en 1995 par Jim Jarmusch, avec Johnny Depp. Un voyage mystique intense, à rebours des conventions du western, opaque et étrangement charnel, soutenu par la musique étrange de Neil Young.

Enfin, le plus grand de tous : Les Cheyennes (Cheyenne Autumn, 1964). Dans ce film testament rédemptoire après une carrière consacrée à la célébration de l’Amérique des pionniers, John Ford opère un renversement de point de vue qui rend enfin sa dignité à la nation indienne. Libéré de toute contrainte commerciale ou idéologique, conscient d’être arrivé à la fin de sa vie, il démontre une dernière fois toute l’étendue de son savoir-faire, usant à la perfection du format cinémascope.