10 novembre 2006

Lisbonne

Douze années.
Douze années ont passé, pourtant j’ai toujours au creux de l’oreille les cris et les bruits qui montaient des ruelles de l’Alfama vers la terrasse de la Pension des Voyageurs : les jeux des enfants, leur mères qui les appellent, les transistors qui crachotent un match du Benfica.
Et la brume aussi. J’ai gardé au fond des yeux la brume de chaleur et de gasoil que l’on voyait flotter sur le Tage depuis la fenêtre de notre chambre. Pensao dos Viajantes. L’heure de la sieste. Contre ta peau cuivrée, le tissu léger du moustiquaire dont mes doigts ont conservé le souvenir.
Douze années ont passé, et chaque fois que je prends un café à une terrasse de bistrot, c’est là que mes pensées reviennent : la terrasse, la chambre, le lit de la Pension des Voyageurs. L’odeur du café fort qui nous tirait de la sieste.
Douze années.
Et toujours au bout de la langue ce petit goût de sel marin que j’étais allé cueillir aux plis de ton sexe rouge.
Paris, Venise, Vérone… ? Non !
Pour aimer une femme, il n’y a que Lisbonne.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ça fait rêver...

30 décembre, 2006 01:09  

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