25 octobre 2006

Immobilité

Aux mortes-eaux, la nuit, j’irai seul et sans crainte,
Sans rancune et sans haine trouver ma délivrance,
Le cœur et l’âme las de trop d’années d’errances
Et du vague regret de vanités éteintes.

Sur un grand lit de vase moelleuse et accueillante,
J’allongerai mon corps, triste amas de brisures.
Oh ! Glisser, m’enfoncer ! Et rongé par l’usure,
Laisser la terre humide, ogresse rassurante,

D’une longue caresse sur moi se refermer,
De ses douces ténèbres m’offrir l’apaisement,
Le repos, le sommeil, l’oubli du temps d’avant,
Puis lentement reprendre son immobilité.